Clothilde, 31 ans, tuée à Montargis par son mari sénégalais
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Clothilde, 31 ans, battue à mo*rt à Montargis par son mari sénégalais et sa co-épouse

septembre 15, 2025 5 min de lecture

Une histoire qui vire au cauchemar

Clothilde, 31 ans, étudiante en communication à Paris, avait rencontré Sileye Ba lors d’un stage à Dakar en 2015. Amoureuse, elle décide de revenir vivre en France avec lui. Au départ, ils sont hébergés par son père Didier, un retraité qui subvenait à leurs besoins. Mais la cohabitation devient vite invivable, au point que Didier finit par les mettre dehors.

Enceinte, Clothilde trouve refuge dans un foyer avant d’obtenir un petit appartement à Montargis. En 2018, tout bascule : une femme, Dieynaba, s’installe chez eux, présentée comme une « cousine »… alors qu’il s’agissait en réalité de l’ex-femme de Sileye. Commence alors une vie commune étouffante dans un deux-pièces exigu, entre jalousies, tensions et violences.

Clothilde donnera naissance à trois enfants (2016, 2019, 2020). Sa mère, Sylvie, décide de venir vivre avec eux pour soutenir sa fille. Mais à son tour, elle tombe sous l’emprise psychologique et morale de son gendre. Dévastée par les violences infligées à sa fille et privée de ses petits-enfants, elle finit par vivre des mois dans sa voiture… avant de se suicider.

Pendant ce temps, Clothilde vivait un calvaire. Son corps portait les traces de coups et de blessures jusque sur ses parties intimes. Jusqu’à ce jour tragique où elle sera battue à mort, sous les yeux de ses enfants, par son mari et sa co-épouse qui s’accusent aujourd’hui mutuellement du coup fatal.

Un féminicide de plus, une famille détruite

Ce drame n’est pas seulement le meurtre de Clothilde. C’est aussi le suicide d’une mère impuissante, et trois enfants innocents désormais orphelins de leur mère et d’un père promis à de longues années de prison.

Les féminicides, une réalité qui frappe aussi le Sénégal

Si ce drame a eu lieu en France, il met en lumière une réalité qui concerne aussi le Sénégal : les violences faites aux femmes et les féminicides. Chaque année, des femmes sénégalaises perdent la vie sous les coups de leurs maris ou de leurs compagnons. Les faits divers relayés dans la presse nationale rappellent que la violence conjugale n’a pas de frontières et qu’elle peut frapper partout, dans les quartiers populaires comme dans les foyers aisés.

Selon plusieurs organisations de défense des droits des femmes, les violences domestiques sont encore trop souvent minimisées ou réglées à l’amiable, sans véritable sanction. Pourtant, derrière chaque gifle, chaque menace, chaque humiliation, il y a une escalade possible vers la mort. Les associations féministes sénégalaises rappellent que « la première gifle doit être la dernière », et qu’il faut encourager les femmes à quitter immédiatement un foyer violent.

Le Sénégal a fait des progrès sur le plan juridique, notamment avec la criminalisation du viol et de la pédophilie en 2020, mais il reste encore beaucoup à faire pour protéger efficacement les femmes. Les tabous sociaux, la peur du regard des autres et le manque de structures d’accueil rendent difficile la dénonciation des violences conjugales.

Les féminicides, qu’ils se produisent à Montargis, à Dakar ou ailleurs, nous rappellent tous une vérité brutale : aucune société ne peut tolérer que des femmes meurent simplement parce qu’elles sont femmes.

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En tant que Sénégalais, nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte odieux. Nous nous désolidarisons totalement de ce crime ignoble. Les mensonges, l’irresponsabilité et la violence de cet homme ne représentent ni notre culture, ni les fondements de la polygamie, qui reposent sur la justice, l’équité et la responsabilité.

Stop aux féminicides. Stop à la banalisation de la violence contre les femmes.

Chiffres clés : féminicides et violences faites aux femmes au Sénégal et ailleurs

-Au Sénégal, plusieurs féminicides récents ont été signalés : dans les cinq premiers mois de 2025, sept cas de féminicide ont été répertoriés. Enquete Plus

-Le mois de mai 2025 a été particulièrement sanglant au Sénégal, avec plusieurs féminicides en très peu de temps, dont des meurtres conjugaux tragiques dans différentes régions du pays. Enquete Plus

-Au niveau mondial, selon ONU Femmes, environ 51 100 femmes et filles ont été tuées en 2023 par leur partenaire intime ou un membre de la famille. ONU Femmes

-En Afrique de l’Ouest notamment, les tabous et la stigmatisation autour des violences conjugales rendent difficiles les signalements, ce qui fait que beaucoup de cas ne sont pas officiellement enregistrés. (Pas de statistique précise uniquement pour le Sénégal disponible dans les sources ici, mais c’est un obstacle bien identifié.) TV5MONDE Informations+1

 

Alerte Senegal

Rédacteur sur la plateforme Alerte Sénégal.

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