Dame Amar : cas emblématique d’une justice à deux vitesses
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Dame Amar : un cas emblématique d’une justice à deux vitesses au Sénégal

septembre 11, 2025 3 min de lecture

Un nouveau scandale judiciaire

Dame Amar, déjà bien connu des tribunaux, a de nouveau été condamné. Hier, il a écopé d’un mois ferme après avoir été arrêté pour détention de drogue (skunk, haschich) et tentative de corruption d’un policier à hauteur de deux millions de francs CFA.

Contrairement à d’autres affaires, avec des détentions préventives pouvant durer plusieurs mois voire années, celle-ci a été jugée en un temps record.

Au-delà de la peine, c’est surtout la décision du tribunal qui choque : restitution des deux millions utilisés pour tenter de corrompre ainsi que de ses voitures de luxe, des biens dont la valeur se chiffre en dizaines voire centaines de millions.

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Un pedigree judiciaire lourd

– 2020 : affaire de drogue, non-assistance à personne en danger et violation du couvre-feu – condamné à six mois ferme et 50 millions CFA d’amende

– 2022 : interpellé pour escroquerie et abus de confiance – garde à vue puis libération à Dubaï

– 2022 : accusé de violence domestique – confiscation de passeport, garde à vue puis libération

– Fin 2022 : arrestation pour détention de haschich – remis en liberté

– 2025 : interpellé pour drogue, corruption et association de malfaiteurs – condamné hier à un mois ferme seulement, avec restitution des 2 millions et des voitures de luxe

Une justice à deux vitesses

Cette rapidité de jugement contraste violemment avec le sort réservé à d’autres détenus. Dans les prisons sénégalaises, certains attendent encore leur procès après plusieurs années de détention préventive. Et souvent, leurs affaires concernent des faits bien moins graves.

Le cas de ce jeune condamné à six mois ferme pour le vol d’un mouton à sa propre grand-mère en est un exemple marquant. Malgré les supplications de la vieille femme, la justice n’avait rien concédé.

La comparaison est douloureuse : d’un côté des jugements express et indulgents pour les plus fortunés – de l’autre des années de prison pour des citoyens modestes, souvent sans perspectives de réinsertion.

Une justice sous pression

L’affaire Dame Amar illustre un malaise profond. La restitution des deux millions proposés pour corrompre et de voitures de luxe n’a pas été accompagnée d’une enquête sur l’origine de ces biens. Cette légèreté alimente un sentiment d’impunité et mine la confiance dans l’institution judiciaire.

Tant que ce traitement différencié persistera, la justice sénégalaise restera perçue comme un instrument à deux vitesses – clémente pour les puissants, implacable pour les faibles.

Alerte Senegal

Rédacteur sur la plateforme Alerte Sénégal.

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